Astuces en vrac

Voici quelques astuces que j’ai découvertes ces derniers mois et que j’ai pensées à noter pour plus tard, et aussi pour les partager:

Ligne de commande

  • Quand la commande realpath n’est pas disponible, la commande readlink -f peut la remplacer;
  • pwd -P résout les liens symboliques;
  • less -i rend la recherche insensible à la case (taper -i) à l’intérieur d’un less marche aussi;
  • git log --oneline -- path/to/directory/ liste rapidement toutes les commits qui ont affecté un répertoire.

Sudo

sudo une-commande-qui-genere-du-texte >> fichier-not-writable ne marchera pas, parce que sudo est utilisé par la commande seulement, pas pour la redirection. Il faut utiliser sudo tee

sudo une-commande-qui-genere-du-texte | tee -a fichier-not-writable

Environnement hostile (netcat non disponible)

Pour tester si un port est ouvert en bash, lorsque ni netcat, ni telnet ne sont pas disponible ou installable:

 (echo > /dev/tcp/skinner/22) >/dev/null 2>&1 \
    && echo "It's up" || echo "It's down"

Javascript

document.getElementsByTagName('img') retourne une [[https://developer.mozilla.org/en-US/docs/Web/API/NodeList][Nodelist]], et non un [[https://developer.mozilla.org/en-US/docs/Web/JavaScript/Reference/Global_Objects/Array][array]]. Heureusement l’opérateur ... va vous aider:

[...document.getElementsByTagName('img')].forEach(t => {t.remove()})

Ansible:

  • Attention à ne pas confondre: database: "{{ ansible_env.MYSQL_DATABASE }}" et user: "{{ lookup('env', 'MYSQL_USER') }}":
    • env récupère une variable de l’environnement de la machine source;
    • ansible_env récupère une variable de l’environnement de la machine cible.
  • Le module rsync peut être utilisé derrière un bastion ssh uniquement avec l’option use_ssh_args: yes

L’astuce du mois: modifier le répertoire de stockage des images Docker

Besoin

Par défaut, Docker stocke ses images dans le répertoire /var/lib/docker. Lorsqu’on commence à utiliser Docker de façon plus soutenue, les images s’accumulent et le contenu de ce répertoire prend de plus en plus de place. Or par défaut, avec une distribution debian, le répertoire /var est dans une partition séparée, qui peut devenir assez vite trop petite.

La première solution consiste à modifier la taille de ses partitions. L’autre solutions, moins radicale, consiste à déplacer le répertoire contenant les images Docker. C’est ce qu’effectue le code dans le snippet qui suit.

Après avoir stoppé le service Docker, la configuration du service est modifiée pour indiquer le nouveau répertoire (dans ce snippet le nouveau répertoire est /home/docker), puis l’ancien répertoire est copié vers le nouveau, et effacé, et enfin le service est redémarré.

Code

service docker stop
echo '{
"data-root": "/home/docker"
}' >  /etc/docker/daemon.json
mkdir /home/docker
rsync -aP /var/lib/docker/ /home/docker
rm -rf /var/lig/docker
service docker start

Jira en ligne de commande

Introduction

Que l’on soit freelance ou salarié, on n’a pas toujours le choix des outils de gestion de projets que l’on doit utiliser. Parmi les outils imposés que je dois me coltiner au jour le jour, Jira est dans mon top des outils les plus désagréables (euphémisme pour rester poli).

Heureusement, des gentils développeurs de Netflix ont créé un outil, go-jira, qui permet d’éviter l’utilisation de l’interface web du mastodon, et d’utiliser la ligne de commande depuis son terminal pour gérer ses tickets.

Installation

L’outil a été développé avec le langage Go. Il s’installe donc comme tous les logiciels écrits dans ce langage, avec la commande go get qui télécharge le code, le compile et l’installe dans un répertoire donné. Il suffit donc de taper: go get gopkg.in/Netflix-Skunkworks/go-jira.v1/cmd/jira pour obtenir un exécutable qui sera copié dans le sous répertoire bin du répertoire défini par la variable GOPATH.

Pour exécuter facilement ce binaire, deux options. Soit créer un alias pointant vers le fichier directement (alias jira=~/go/bin/jira à ajouter dans son ~/.bash_aliases); soit ajouter ${GOPATH}/bin dans son path, ce qui revient à accepter tous les logiciels compilés avec la commande go get.

Première utilisation

La première commande à exécuter avant toute chose est de s’authentifier auprès d’une instance Jira. Dans mon cas personnel, cela donne ceci:

jira login -e https://jira.nom-du-client.com/ -u "Michael Parienti"

J’ai fourni deux paramètres:

  1. l’url de l’instance jira où se se connecter avec l’option -e
  2. mon identifiant avec l’option -u

Un mot de passe est demandé et, si le mot de passe est correct, un cookie est enregistré dans un sous répertoire ~/.jira. Ce cookie vous permettra de ne pas avoir à vous authentifier pour les prochaines commandes. Néanmoins, d’après mon expérience, sa durée de vie est plus courte que celle d’une session avec un navigateur.

Pour rentrer dans le vif du sujet, voici un exemple de commande plus concrète qui change le statut d’un ticket.

jira -e https://jira.nom-du-client.com/  transition  "In Progress" PREFIX-10693

Je re utilise ici l’option -e pour renseigner le serveur jira, puis je donne le nom de la commande (transition), le nouveau statut (In Progress) et enfin le numéro du ticket que je veux modifier.

Configurer l’outil

Pour éviter de fournir chaque fois certaines options qui restent identiques d’un appel à l’autre, il est nécessaire d’utiliser des fichiers de configuration.

L’outil va chercher tous les répertoires et fichiers .jira.d/config.yml de façon hiérarchique.

Vous pouvez donc enregister sous votre répertoire maison, dans ~/.jira.d/config.yml, toutes les options communes à vos projets.

Dans mon cas ce fichier ressemble à ceci:

editor: emacs -nw
user: Michael Parienti

Ici j’ai seulement configuré mon éditeur par défaut et mon identifiant, qui est commun à toutes les instances jira que j’utilise.

Dans le répertoire (~/projects/nom-du-client/.jira.d/config.yml) j’enregistre l’url de l’instance jira utilisée par le projet:

endpoint: https://jira.nom-du-client.com/

Cela m’évite de fournir ce paramètre à chaque fois. Tous les exemples qui suivent dans cet article utilisent un endpoint défini dans un fichier de configuration.

Exemples de commandes

Voici une liste de commandes qui accèdent en lecture à Jira:

jira view PREFIX-10693
jira transitions PREFIX-10693
jira list --query "priority = Blocker"
jira list --query "Component = XYZ AND priority = Blocker"

Ces commandes respectives:

  1. affiche le ticket PREFIX-10693
  2. affiche la liste des changements de statut possibles pour ce ticket
  3. liste tous les tickets qui ont la priorité Blocker
  4. liste tous les tickets qui ont la priorité Blocker et qui ont le composant XYZ

Voici une liste de commandes qui modifient des tickets:

jira take PREFIX-10693
jira unassign PREFIX-10692
jira comment PREFIX-10693
jira comment --noedit -m "Un commentaire judicieux" PREFIX-10693
jira close PREFIX-10693

Ces commandes respectivement:

  1. M’assigne le ticket PREFIX-10693
  2. Enlève le propriétaire au ticket PREFIX-10692
  3. Ajoute un commentaire au ticket PREFIX-10693; l’éditeur par défaut va s’ouvrir
  4. Ajoute le commentaire "Un commentaire judicieux" au ticket PREFIX-10693 sans ouvrir d’éditeur
  5. Ferme le ticket PREFIX-10693

La liste de toutes les commandes disponibles est la suivante: «acknowledge, assign, attach, create attach get, attach list, attach remove, backlog, block, browse, close, comment, component add, components, create, createmeta, done, dup, edit, editmeta, epic add, epic create, epic list, epic remove, export-templates, fields, in-progress, issuelink, issuelinktypes, issuetypes, labels add, labels remove, labels set, list, login, logout, rank, reopen, request, resolve, start, stop, subtask, take, todo, transition, transitions, transmeta, unassign, unexport-templates, view, vote, watch, worklog add, worklog list, session».

Une aide est disponible pour chacune d’entre elles.

Créer ses propres commandes

Un autre point fort de l’outil go-jira est la possibilité de créer ses propres commandes.

L’exemple basique, fourni par la documentation, consiste à lister les tickets dont nous sommes le propriétaire:

custom-commands:
  - name: mine
    help: display issues assigned to me
    script: |-
      {{jira}} list --query "resolution = unresolved and assignee=currentuser() ORDER BY created"

Dans mon fichier de configuration global, j’ai créé une commande pour fermer un ticket et enlever le propriétaire au ticket, et une autre commande pour ajouter un commentaire rapidement:

custom-commands:
  - name: bye
    help: Close and unassign a ticket
    args:
      - name: TICKET
        required: true
    script: |-
      {{jira}} close {{args.TICKET}} ; {{jira}} unassign {{args.TICKET}}
  - name: sl-comment
    help: Comment a ticket with a single line comment
    args:
      - name: TICKET
        required: true
      - name: COMMENT
        required: true
    script: |-
      {{jira}} comment --noedit -m "{{args.COMMENT}}" {{args.TICKET}}

La commande sl-comment ne sert qu’à m’éviter de fournir l’argument --noedit que j’oublie tout le temps. La comment bye est un raccourci pratique pour supprimer les très vieux bugs qui ne sont plus d’actualité.

Les exemples ci-dessus sont simples. Il est aussi possible de spécifier très précisément les options et les arguments de chaque commande, en particulier leur type.

Et plus encore

L’outil propose d’autres fonctionnalités que je n’ai pas abordées, parce que je ne les utilise pas (encore) ou par manque de temps:

  • les fichiers de configurations peuvent être des scripts exécutables, et ainsi rendus dynamiques;
  • tout ce qui affiché peut être configuré via l’utilisation de templates (patron en bon français);
  • l’authentification peut s’appuyer sur des outils extérieurs; j’utilise personnellement pass.

Conclusion

Cet article n’est qu’une introduction à l’outil go-jira. Moi même j’utilise encore l’interface web pour avoir une vue d’ensemble sur les tickets d’un sprint.

J’utilise ensuite l’outil en ligne de commande pour les opérations simples comme le changement de propriétaire ou de statut d’un ticket. Mon objectif reste néanmoins de me passer de plus en plus de la lourde interface web.

Monitoring en graphe - première experimentation

Présentation des outils

Comme beaucoup de monde, je passe pas mal de temps à chercher la solution de monitoring idéale. Il faut dire que la liste des solutions est longue. En ce moment, je teste le combo Telegraf pour générer les données (charge, disque, mémoire, etc.) et InfluxDB, pour les stocker. C’est un choix temporaire.

Ces deux outils sont écrits par la même société, et sont distribués sous une licence libre. Leurs installations sont assez similaires : télécharger les fichiers .deb ou .rpm disponibles sur les sites, et les installer à la main.

Installation d’un serveur InfluxDB

Si vous êtes sur une distribution debian sid, vous pouvez installer directement la version sid d’InfluxDB. C’est mieux, parce qu’ainsi l’arborescence standard sera respectée :

  • utilisation par défaut du répertoire /var/lib/influxdb au lieu /var/opt/influxdb
  • fichier de configuration dans /etc/influx/ au lieu /etc/opt/influxdb

Le seul inconvénient, c’est que vous aurez une version plus ancienne d’InfluxDB (0.9.2), qui vous obligera à installer une version plus ancienne de Telegraf (0.1.4).

Concernant la configuration d’InfluxDB, il faudra prendre garde aux directives :

  • reporting-disabled à mettre à true (pas utile pour la version empaquetée par Debian ;
  • les trois bind-address à écrire sous la forme 127.0.0.1:port si vous ne souhaitez pas exposer votre serveur InfluxDB aux connexions distantes en TCP ;

Il faut ensuite créer une base et un utilisateur dédiés à Telegraf. On lance la commande influx (ou /opt/influxdb/influx si vous avez installé le paquet à la main), qui va se connecter au serveur InfluxDB. La création d’une base, et d’un utilisateur avec les permission d’accéder à cette base se déroule comme suit :

> CREATE DATABASE TelegrafDB;
> CREATE USER TelegraphUser WITH PASSWORD 'PasswordSuperDurADeviner';
> GRANT ALL ON TelegrafDB TO TelegraphUser;
> SHOW DATABASES ;
name: databases
---------------
TelegrafDB
> SHOW USERS ;
TelegraphUser   false

Les deux dernières instructions servent à vérifier que tout c’est bien passé parce que, par défaut, le client influx n’est pas très bavard. Je vous ai mâché le travail, mais tout cela est assez bien documenté.

Installation de Telegraf

Ensuite il faut installer Telegraf, cette fois-ci uniquement via un fichier dev ou rpm récupérable sur le site, et le configurer pour qu’il puisse se connecter au serveur InfluxDB. Le fichier /etc/opt/telegraf/telegraf.conf est assez explicite, je n’ai pas besoin d’entrer dans le détail, mais voici quelques points à noter:

  • vous pouvez définir précisément les interfaces réseau dont vous souhaitez récupérer les informations;
  • idem pour les disques durs;

Il est possible aussi d’y activer des plugins pour récupérer des statistiques sur certains logiciels, grâce à des plugins. Ces plugins sont fournis avec Telegraf. La documentation de chaque plugins est lisible dans leur code source, dans la variable sampleConfig. Voir un exemple pour Memcached.

Après un redémarrage de Telegraf, la base InfluxDB créée précédemment va commencer à se peupler.

Au bout de quelques minutes vous pourrez vérifier cela avec les commandes suivantes, à exécuter dans le client InfluxDB :

> USE TelegrafDB
> SHOW SERIES
> SHOW MEASUREMENTS
> SELECT value FROM mem_free
> SELECT value FROM net_bytes_sent
> SELECT mean(value) FROM mem_free WHERE time > now() - 1h GROUP BY time(1m)

Vous pouvez aussi explorer vos données en faisant pointer votre navigateur sur le port 8083 de la machine qui héberge votre serveur InfluxDB. Dans les cas deux, cela n’est que du texte. Pour afficher des jolis graphes, il va falloir utiliser un autre outil, et c’est à ce moment que Grafana entre en jeu.

Grafana

L’installation de Grafana se déroule avec un dpkg -i sur le fichier téléchargé sur le site du projet. Par défaut Grafana n’est pas lancé, et ne se lancera pas automatiquement au démarrage de l’ordinateur.

La configuration s’effectue dans le fichier /etc/grafana/grafana.ini. Pour ma part, j’ai modifié :

  • reporting_enabled = false
  • les directives admin_user et admin_password
  • les directives allow_*

Au premier lancement, Grafana va créer et remplir sa base de données de configuration (par défaut dans un fichier Sqlite dans /var/lib/grafana) et créer le premiers utilisateur (que vous avez défini dans le fichier de configuration). Conséquence rigolote : il ne sert à rien de modifier les identifiants de l’administrateur dans le fichier de configuration après le premier démarrage ; ce fichier ne sera plus utilisé pour l’authentification.

En ouvrant votre navigateur sur l’url http://127.0.0.1:3000/ vous pourrez entrer les coordonnées de l’administrateur que vous avez défini dans le fichier de configuration, et vous tomberez alors sur une magnifique page vide. C’est là que les choses deviennent intéressantes.

En cliquant sur la petite icone Grafana en haut à gauche, vous allez ouvrir un menu latéral. La deuxième ligne de ce menu s’appelle «Data Sources». En cliquant dessus, vous allez entrer dans la configuration des sources des données. De là, en cliquant sur le bouton «Add New», dans le menu horizontal du haut, vous allez pouvoir créer votre première source de données, qui sera la base Telegraf du serveur InfluxDB.

Capture du formulaire pour créer une nouvelle «datasource»

Le formulaire de création de cette source de données est assez simple lorsqu’on vient de créer sa base Telegraf quelques minutes plus tôt:

  • l’url de connexion (ne ce serait pas http://127.0.0.1:8086/ ?)
  • le nom de la base
  • l’utilisateur et le mot de passe de l’utilisateur à la base

En cas de doute, consulter le fichier /etc/opt/telegraf/telegraf.conf pour retrouver les identifiants utilisés pour se connecter à la base qui stocke vos données. Une fois la connexion ajoutée, vous pouvez la tester.

Maintenant, créons notre premier tableau de bord. Dans le menu vertical de gauche, cliquons sur Dashboard. Cela affiche la «Home», et surtout le menu Dashboard dans le haut de la page. En cliquant sur «Home» cela ouvre la liste (vide) des Dashboards. En bas de la liste, vous avez «+New» d’afficher. C’est là qu’il faut cliquer.

Le bouton caché pour créer un nouveau tableau de bord

Cela nous affiche un nouvel écran, vide, mais différemment vide. Il y a une barre assez fine, vert fluo tout à gauche.

Petite barre cliquable

C’est encore là qu’il faut cliquer. Vous pouvez aller dans «Add Panel > Graph», et…

Le menu caché

… vous avez un superbe graphe qui s’affiche !

C’est joli, pour faire joli

Ne vous réjouissez pas trop vite car les données de ce graphe n’a aucun sens. Il s’agit juste de vous montrer que vous êtes sur la bonne voie. En cliquant sur le titre «no title» du graphe, un menu apparait. Dans ce menu, il faut cliquer sur «edit».

Un autre menu caché

Courage, vous êtes déjà sur l’onglet «Metrics», vous êtes presque! En bas à droite, il faut choisir la Datasource que vous avez ajouté auparavant.

Vous tombez alors sur une requête prédéfinie. Il faut clique sur la partie «From» pour choisir la bonne données à afficher. Dans mon cas, j’ai choisi system_load1.

Votre premier graphe dans Grafana

Cette fois, vous y êtes : vous venez d’afficher dans Grafana les premières données issues d’InfluxDB !

Je vous laisse continuer tout seul. Vous pouvez faire, à partir de là:

  • afficher plusieurs données sur le même graphe (bouton «Add Query»);
  • créer d’autres panneaux, avec d’autres graphes contenant d’autres données;
  • changer le style des graphes.

En quelques minutes vous pourrez afficher un petit tableau bord avec la charge serveur, l’espace disque, l’occupation mémoire et le trafic réseau.

Premier tableau de bord

Limitations

Ceci était une première expérimentation avec le couple InfluxDB + Telegraf pour générer des statistiques, et l’outil Grafana pour afficher les statistiques récoltées.

À partir de là deux pistes restent à explorer. En premier on pourrait vouloir découvrir plus finement les options de configuration d’InfluxDB (la durée de stockage des données), et de Telegraf (utilisation de ses plugins).

Telegraf reste un projet récent, et manque encore de maturité. Par exemple, les statistiques sur les entrées sont stockées en quantité totale, et non pas en quantité par seconde, informations fournies par d’autres outils en ligne de commande comme iotop ou iostat.

Grafana, quant à lui, demande un petit temps d’adaptation. L’objectif de cet article est de faciliter sa prise en main. Mais ensuite il est assez facile à utiliser.

Il existe d’autres outils pour afficher des statistiques. Facette est l’un d’entre eux. Malheureusement Facette n’est pas encore adapté au dernier format des données InfluxDB. Donc la comparaison entre Facette et Grafana, ce sera pour une autre fois.

Configuration Postfix Multi-instances

Soit une machine, par exemple liée à une application web de type réseau social, chargée d’envoyer des courriers électroniques. Il existe différents types de courriers dans notre application. Exemple :

  • les courriers d’inscriptions;
  • les courriers de notifications («vous avez un nouveau contact»);
  • les courriers d’invitations.

Plusieurs milliers courriers d’invitations peuvent être envoyés d’un seul coup (de nos jours, les gens ont beaucoup de contacts). Le traitement de ces milliers de courrier ne doit pas bloquer un courrier de confirmation d’inscription, qui doit être reçu quelques secondes après que l’utilisateur se soit inscrit sur le site.

C’est pour cela que chaque type de courrier va être envoyé à un serveurs SMTP dédié, chez un prestataire externe, qui est chargé de délivrer le courrier à son destinataire final. Mais en local, sur notre serveur, il est nécessaire aussi de paralléliser l’envoi des courriers.

Comme notre serveur utilise [Postfixhttp://www.postfix.org] pour relayer les courriers, nous allons utiliser la fonctionnalité [MULTI_INSTANCEhttp://www.postfix.org/MULTI_INSTAN...] de Postfix, pour pouvoir disposer en local de différentes instance de Postfix, qui fonctionneront en parallèle, chacune possédant sa propre queues.

Postfix est déjà installé et configuré sur notre serveur. Cette configuration sera dédiée à l’envoi des mails depuis la machine (via la commmande sendmail). Pour installer des nouvelles instances il faut lancer :

postmulti -e init

Cette commande ajoute deux lignes dans les fichiers main.cf :

multi_instance_wrapper = ${command_directory}/postmulti -p --
multi_instance_enable = yes

Ensuite on créé la première instance supplémentaire :

postmulti -I postfix-1 -G secondary -e create

Les arguments de la commande sont :

  • -I: nom de l’instance; c’est aussi le répertoire
  • -G: le groupe de l’instance; il sera possible d’effectuer des opérations sur toutes les instances d’un groupe.

Cette commande:

  1. crée des fichiers master.cf et main.cf dans le répertoire /etc/postfix-1;
  2. rajoute la directives multi_instance_directories dans le fichiet /etc/postfix/main.cf; cette clé contient le répertoire de configuration de la nouvelle instance (/etc/postfix-1 donc);
  3. crée sur le serveurs tous les fichiers nécessaires à Postfix pour gérer cette deuxième instance; en particulier dans le répertoires /var/lib/postfix-1 et /var/spool/postfix-1.

C’est le moment d’aller modifier les fichiers nouvellement créés, main.cf et master.cf, du répertoire de configuration de la nouvelle instance pour personnaliser les paramètres de la nouvelle instance selon vos souhaits.

Dans mon cas, je souhaite que la nouvelle instance écoute sur le port 10025 au lieu du port 25. Il faut donc ajouter la ligne suivante dans le fichier main.cf :

# À la place de 'smtp      inet  n       -       -       -        -      smtpd'
127.0.0.1:10025     inet  n       -       n       -       -       smtpd

Dans ma situation, j’ai aussi modifié le fichier main.cf pour envoyer les courriers au bon serveur SMTP.

Pour démarrer la nouvelle instance, la commande à lancer est :

postmulti -i postfix-1 -p start

Sous Debian (et Ubuntu), vous aurez un mesasge d’erreur indiquant que le fichier dynamicmaps.cf est manquant. Cela se résout simplement avec un lien symbolique :

ln -s /etc/postfix/dynamicmaps.cf /etc/postfix-1/

Pour pourrez créer autant d’instance Postfix que nécessaire à vos besoins.

Pour tester la configuration de chaque nouvelle instance, les commandes habituelles de Postfix sont disponibles. Il faut seulement leur passer en argument le répertoire de configuration de l’instance à tester, avec l’option -c ou -C en fonction de la commande :

mailq -C /etc/postfix-1
sendmail -C /etc/postfix-1
postsuper -c /etc/postfix-1
postconf -c /etc/postfix-1
postqueue -f -c /etc/postfix-1

Les dernières commandes à connaître pour manipuler une instance sont assez simple à retenir :

postmulti -i postfix-1 -p stop
postmulti -i postfix-1 -e disable
postmulti -i postfix-1 -e destroy

À noter qu’il est possible de lancer ces instructions à un groupe d’instance, en utilisant l’option -g suivi d’un nom du groupe, au lieu de l’option -i et du nom de l’isntance.

Toutes les commandes et toutes leurs options sont détaillées dans la page manuelle de la configuration Multi-instances.